* Nocturne - Etalon - A vendre.

Le bus s'arreta et je me précipita hors du véhicule crachottant.
Respirant un bon coup, je fus soulagée de pouvoir marcher un peu. J'étais completement excitée mais aussi
un peu anxieuse car l'étalon que j'avais acquis, un bel alezan nommé Nocturne, ne m'avais pas vraiment vu.
Le pauvre était borne et semblait fatigué lorsque je l'avais vu pour la première fois.
Il est vrai que j'avais toujours préféré les robes sombres, mais l'impression que m'avais donné le cheval,
perdue et apeuré, m'avais tout de suite interpelée. J'avais primé l'amour sur la beauté. Il est vrai que le défi
qui s'imposait à moi avait joué un rôle important, j'avais vraiment envie depuis longtemps de construire une relation
de confiance privilegiée avec un cheval. N'ayant pas trouvé le bonheur, je parcourais de long en large les envrions
pour trouver une écurie digne de ce nom.

Je refermai ma veste et entrai dans les écuries après un détour par le bureau de la directrice. Une boule au ventre,
je parcourus le couloir en observant les chevaux dans les boxes. Tous plus beau les uns que les autres! J'approchais
enfin du fond de la première allée et découvris la plaque nomant Nocturne. J'avalai ma salive avec peine avant
de poser mes coudes sur la porte du box.

"Nocturne"

J'avais murmurer pour ne pas l'appeurer. Un faible mouvement fit trembler son oreille droite. Je continuais de murmuer
et raconter ma vie jusqu'a ce que l'étalon se décide à lever la tête dans ma direction. Lorsque j'apperçu son oeil,
j'en eu le souffle coupé. Soit la plaie avait été atroce soit les soins produits étaient de très mauvaises qualités.
J'attendis tout de même que le cheval semble moins réticent a ma présence pour que j'entre. Au début, je le laissai
me flairer la main. Ensuite, je posa mes doigts sur ses naseaux et remonta jusqu'a son chanfrein. J'évitais de m'approcher
de son oeil et passa sur ses oreilles. Il semblait tendu et pas très coopératif ni pret pour une relation de confiance,
mais avec le temps, peut-être que...

Après avoir passer mes mains sur sa tête puis sur ses flancs et sa croupe, je décidai de le laisser pour l'instant. Il
avait l'air épuisé et pour une première approche, c'était déjà pas mal. Je voulais eviter de le lasser et surtout
attendre le lendemain pour le brosser. De plus il était tard. Je pris tout de même le temps de verser un seau de granulé
dans sa mangeoire et vérifiai son râtelier. Il était à moitié plein et son abreuvoir semblait propre. De l'eau claire
et propre en sortait relativement facilement. Je lui flattai l'encolure mais ne m'attarda pas. Je filai prendre
mon bus en attendant le lendemain avec impatience.